Lorsque je ne suis
plus qu’esprit, et que mystère
Dialoguent les
lobes de mes deux hémisphères
Et se connectent entre
elles mes synapses grises,
D'ébauches de
pensées créant le synopsis.
En ces moments
alors, quand je viens à penser
Étonnamment surgit
des cellules grisées
Toute une débauche
d’images colorées
Par
électrochimique alchimie enclenchées.
Tandis que le
reste de mon corps vit, et meurt,
Baigné d’humeurs insensibles
à mes humeurs,
De fluides
indifférents de toutes les couleurs
Glissant fielleusement
mais souvent sans douleur.
Malignes, des
cellules y enflent et prolifèrent
Tandis que d’autres
qui sans cri se sont tues, meurent.
Vie parallèle où tout
un monde grouille et sourd,
Que je ne perçois
guère, vrai dialogue de sourds !
Et il y a
désormais bien longtemps que mon cœur
Fît sécession de
moi après bien des rancœurs,
Qu’il clame avec
ardeur haut son indépendance,
Sachant que vitale
est à lui ma dépendance.
La greffe avec ce
cœur jamais vraiment ne prit !
Et il bat chamade au
rythme qu’il se choisit,
S’arrêtant, vrai
farceur, entre deux battements,
Privé d’oxygène, laissé
anxieusement !
J’ai bien pensé
j’avoue, à m’en débarrasser,
Oui, mais quelle femme
voudrait d'un cœur usé ?
Il n’y a bien que
lors des forts moments charnels,
Quand le corps, et
l’âme, sont tenus en éveil
Que tout ce monde-ci
peut se réconcilier
Et rendre unité à
mon être écartelé.
Qui ne fait plus
dès lors qu’un unique et seul corps,
Mais ces moments sont brefs, je le sais bien, par cœur...