lundi 25 janvier 2016

Un Talion d’Achille

Au Commandant Hugo Chavez

La mort et la guerre, à distance sont lâches.
Des drones de drame qui n’osent pas l'approche,
Des petites frappes, qu'on dit chirurgicales
Mais s'acharnent aveugles, même sur l’hôpital.

Œil pour œil
Dent pour dent,
Deuil pour deuil.

L’amour, la tendresse, et même l’hilarité,
Comme eau souterraine, par capillarité
Elles, ne se diffusent que de proche en proche,
De mains en d'autres mains vois-tu, de prêche en prêche.

De lèvres en lèvres
D’œil en œil,

De rêves en rêves.

lundi 18 janvier 2016

La chute des corps


En modernes et lâches Galilée
Ils regardent un homme tomber,
Lui qui se lâche seul dans le vide,
Friands de l’expérience, avides.

Surs de leur droit ils sont à leur guise,
Dos bien dressé sur leur Tour de Pise.
Ils daignent que leur regard se penche
Sur cet homme, mais sans qu’il s’épanche.

Car depuis toujours, en tous pays,
Vis-à-vis des pauv’types incompris
La loi d’attraction universelle 
Est une attraction universelle !

Lui donc, que chagrinait l’uniforme
Accélère-t-il bien uniforme ?
Et Voyons comment croît la vitesse
De cet homme, en tout délicatesse ?

Lui, maigre poids-plume de toujours
Aux semelles de plomb de l’amour,
Lesté de cents dépits, cette enclume,
Tombe-t-il aussi vite que plume ?

Spéculent sur le bruit de sa chute,
Le cri mat de son corps qui percute
Et du trou que creusera en terre
Lui qu’à bonne distance ils enterrent ?

En modernes et lâches Galilée
Ils aperçurent un homme tomber,
Lui qui se lâcha seul pour tout lâcher,

Repus de l’expérience, et légers.

lundi 11 janvier 2016

A l’Est, du nouveau ?


Du monde entier pareille est l’aube au loin
Quand au matin un jour blême à l’Est point.

Après notre parenthèse enchantée
Elle éclaire des hommes arrosés
Dès le levant, de préoccupations,
Pris dans la toile des occupations.

Et sa brillance, déchirant la nuit,
Aveuglante, ne permet plus de voir
Ce que brièvement de nuit, le Noir
[Ciel constellé de lueurs ou d’ennui]
Révélait à nos yeux écarquillés

Qu’un temps pourtant, il avait décillés.  

lundi 4 janvier 2016

Hôtes-Trahisons


On n’est jamais si bien trahi…
Que par soi-même.

Quand ce corps, autrefois objet de tant d’égards,
Se souvenant même d'amoureux, oui, regards,
Que plie le poids des os, va se désassemblant,
Chaque jour s’affaissant, en rien nous ressemblant.

Quand dressent d’un coup des cellules profilaires
Le drapeau noir de l’anarchie qui prolifère,
Que ces veules tumeurs, engeance oedémienne,
Veulent tuer le père, ô vengeance œdipienne !

Lorsque nos neurones même, la partie noble !
S’en vont par millions, gaz en fuite indécelable,
Laissant l’esprit en dérive et sans souvenirs,
Homme boat-people sans passé, sans avenir.

Quand la mécanique jadis fluide se rouille
Et que se craquelle l’initiale coquille,
Que ne se meuvent plus sans vraie calamité
Les articulations, rouages encalminés.

Quand il y a prescription, médicamenteuse
Suivie par conviction qu’on sait pourtant menteuse,
Que l’on aban-donne entier son corps à la science
Pour apaiser un temps encore sa conscience.

Sans parler de la trahison des convictions
Quand retournée, la veste chargée d’ornements,
A l’époque ajustée comme un caméléon
Et à la va-vite aux modes raccommodée...

Laisse voir les mille couleurs des reniements,

Signant ce avec quoi l’on s’est accommodés.