lundi 29 août 2016

La Mécanique du Fluide


Constamment de battre mon cœur s’est arrêté !
Et dans ce silence m’a placé plus d’une fois
Dans l’anxieuse angoisse qui vous serre le foie
À chaque seconde depuis que je suis né !

Tant de milliards d’instants où j’ai pensé mourir
Mais toujours cependant sa pompe est repartie
Et de son rythme ne s’est pas départie,
De diastole en systole s’en allant courir.

Jamais je n’ai compris la mécanique du fluide
De ce cœur indépendant ouvrant ses ventricules,
Seulement lié à moi aux moments ridicules
Où je m’époumonais sur une amante raide.

Pas plus certainement n’en saurai-je le Jour
Où refusant de faire un
battement de plus,
Comme un vieux cheval fourbu qui n’en peut plus
Il cessera d’un coup de jouer son tambour.

« Son cœur l’a lâché ! », on dira devant moi
Dont les mouvements se figeront par sa grâce,
Sans lui éphémère comme une statue de glace
Goutte-à-goutte mon corps fondra.


Pour toujours de battre mon cœur s’est arrêté ! 

lundi 22 août 2016

Avoirs et Etres


Au Commencement, nous dit-on était le Verbe,
Au commencement de notre vie étaient les verbes…

Avoir et Etre,
Plantés en nous dès la tendre enfance,
Avoir et Etre,
En tous temps, toutes circonstances.

Avoir : posséder, gagner,
Ce verbe de la propriété !
Être : au passé ou futur
Mais jamais, jamais au présent !

Deux verbes auxiliaires de la vie
Pour empêcher que l’on dévie,
Deux verbes auxiliaires de police
Pour que nos vies restent bien lisses.

Ils te promettent que tu auras
Ta vie durant beaucoup d’avoirs
Mais qu’arrive l’heure où tu étais
Il te faudra bien Etre, fini l’été !

Avoir et Etre,
Plantés en nous dès la tendre enfance,
Avoir et Etre,
En tous temps, toutes circonstances.

Avoir : posséder, gagner,
Ce verbe de la propriété !
Être : au passé ou futur,
Mais jamais, jamais au présent !

Avoir et Etre,
Plantés en moi dès ma tendre enfance,
Avoir et Etre,
En tous temps, toutes circonstances.

lundi 15 août 2016

Le Grand Paris


Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Dans le piémont des murs de la capitale,
L’envers du décor, l’anarchie totale,
En marge de votre centre fier et sûr
Mais là où l’Homme redevient la mesure.

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Où se dissout la métropole lisse,
Votre orgueil de cité Métropolis,
Tant l’air de la ville qui vous rend libres,
Tant l’air de la ville  vous rend ivres !

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Parmi les entrepôts car vous devez manger,
Les affiches car vous devez consommer,
Les tours-dortoirs car il nous faut dormir
Et les cimetières car il faut bien mourir !

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Où le Beau est mort, tout est fonctionnel,
Où les grues griffent notre horizon, notre ciel,
Girouettes étranges qui montrent le sens du vent
Comme les fumées d’usines en s’échappant.

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Sur le grand cahier, dans la marge
De votre ville où tout est cris,
De votre ville où tout s’écrit,
Je crie ce texte de la marge,

On crie ce texte de la marge !


lundi 8 août 2016

Pour l’Internité

Une fois morts, après l’extrême-onction,
Quand d’innocents « quoi de neuf ? » sans voix nous laisseront,
Que deviendront nos pages internet ?
Que deviendront nos sites internet ?

Notre profil FB décharné comme un squelette, 
Aux photos orphelines, au statut fait de glaise 
Et son mur envahi par les herbes mauvaises ?

Car nos sites nous survivront, pour une éternité
Qu’on pourrait qualifier, oui, d’« In-ter-ni-té »
Qui ne sera pas celle rêvée du ciel
Mais ce miroir sans âme des pixels.

Sera-t-il possible d’y tweeter les nouvelles
De cette France d’en bas, profonde et charnelle ?
Pour la postérité que poster comme blog
Du fond de cet obscur rectangle oblong ?

Pourra-t-on inviter à des apéros géants
Nos amis pour une bière, un ver, évidemment ?
Et quelles mises à jour en l’éternelle nuit
Pour mieux tuer ce temps (…) de l’éternel ennui ?

Que deviendront nos pages internet ?
Que deviendront nos sites internet ?

Car nos sites nous survivront, pour une éternité
Qu’on pourrait qualifier, oui, d’« In-ter-ni-té »….
Qui ne sera pas celle rêvée du ciel
Mais ce miroir sans âme des pixels.

En cette époque que postera-t-on ?

En cette époque que likera-t-on ?


lundi 1 août 2016

Avant ta Voix


Avant ta voix
Quand je t’ai vue,
Avant, avant, ta voix
Je t’ai élue.

Avant ta voix
En toi j’ai lu
Avec, avec, ton jeu
Avantageux.

Avant ta voix, de te voir
Je suis resté sans voix…
Quand j’ai croisé tes yeux
J’ai perdu notion du lieu !

Avant ta voix
Regard perdu,
Avant, avant, ta voix
Tu m’as émue.

Avant ta voix
Tu m’as parlé
Avec, avec, tes yeux
Aventureux.

D’une vie possible, d’une voie,
Avant le son de ta voix !
D’un regard qui se déploie,
Qui m’embrasse et qui me boit !






Avant ta voix
Toujours déçu
Avant, avant, ta voix,
Malentendus.

Avant ta voix
D’un coup j’ai su,
Avec, avec, ce peu
J’ai dit adieu

Au trop beau pour être vrai,
Au trop vrai pour être beau !
……………………………….

Avec ta voix
Si vibrante,
Avec, avec ta voix
Si vivante

J’ai retrouvé en toi
Un sonore alter-ego
J’ai retrouvé en toi

Un sonore alter-écho !