lundi 31 octobre 2016

Revue des Deux Mondes


Veux-tu me dire quand j’irai dans l’hémisphère sud ?

M’en irai-je par-delà les colonnes d’Hercule,
Aux tropiques où l’on dit que bouillonnent les mers, 
Abandonnant ce monde bien trop connu, ma bulle,
Pour ces terres imaginaires que peuplent mes chimères ?

Où c’est la tête en bas que les humains s’avancent
Tandis que l’eau y coule en inversée faconde,
Là où des Argentines tanguent sur des terres immenses,
Moi qui ne suis pas Magellan, aux trop sages élans !

Voir enfin le mystère de ce détroit de glace
Où la terre est de feu même parmi les glaces !

Mais cette traversée des lignes d’équateur,
Quarantièmes rugissants et cinquantièmes hurlants,
Arrivera-t-elle avant que mes cheveux soient blancs ?
Dans ma quarantaine rugissante, ou devrai-je atteindre la cinquantaine hurlante ! ?

Peux-tu me dire quand j’irai dans l’hémisphère sud ?
Depuis l’enfance, oui je veux, même pris dans ma nasse,

Vivre où la terre est de feu même parmi les glaces !


lundi 24 octobre 2016

Le Champ des Possibles


Ce champ des possibles, quand j’étais juvénile
Que vous m’aviez promis infini et fertile
Où vous me racontiez que toute chose croît
Avec pour seul engrais juste que j’y croie.

Dieu sait que je l’ai durant des années, ce champ,
Sans cesse sillonné inlassablement.
Je le laboure mais sans réussir à y semer,
Oui, mon sillon de vie, avide d’essaimer
Ne fait qu’en effleurer l’intense profondeur
Et les espoirs que j’y plante sont mort-nés dans l’heure.

Mes tentatives les plus hautes ont avorté,
Il n'y a proliféré que des velléités !
Ce champ avec l’âge réduit tant, mesquin,
Qu'il n’en reste plus rien qu’oripeau de chagrin.
La récolte est gâchée, puis-je encore vouloir ?
Ma révolte est cachée, puis-je encore m’émouvoir ?

Ce champ des possibles, quand j’étais juvénile
Que vous m’aviez promis infini et fertile
Où vous me racontiez que toute chose croît
Avec pour seul engrais juste que j’y croie.

Ce champ des possibles, quand j’étais juvénile
Que vous m’aviez promis infini et fertile
Où vous me racontiez que toute chose croît,

Sur lui, à jamais j’ai fait une croix !


mardi 18 octobre 2016

La Mélodie Contagieuse

D'abord c'est un air que je fredonne, une ritournelle que j'entonne,
Puis de ma bouche à ton oreille, cet air est un baiser qui te réveille !

Son refrain te saisit et t’entraîne, comme une irrésistible rengaine,
Et tu te mets à le chanter
Et tu te mets à le danser !

Passe le mot à la voisine, ce rythme monte à sa cuisine,
Elle se déhanche et tape du pied
Et notre plafond manque de céder !

Ce chant fait vibrer tous les meubles, il s'insinue dans tout l'immeuble,
Il est repris à tous les étages,
Dans chaque appart’ ça déménage !

C'est une musique qui pénètre, qui traverse même les fenêtres,
Les gens dans la rue la chantonnent
Et plus personne ne s’en étonne !


Paris ne prend plus ses grands airs, tout le monde reprend ce petit air
Et ces milliers de voix sur berges 
Forment une clameur qui en émerge !

Elle fait chanter Paris
Elle fait chanter la vie
Elle court agile, voyageuse,

La mélodie contagieuse !

lundi 10 octobre 2016

Message in a Google


Dans le réseau numérique du monde, 
Comme des prières, de ne pas répondre
Je balance des bouteilles à la mer,
Mes messages privés (….) de destinataires.

Qui débutent leur errance et s’enfuient 
Dans les transmissions wifi,
Deviennent des ondes qui font le tour du monde,
Deviennent des ondes qui vont autour du monde.

Puis débouchent dans le haut débit, du Stream, du Nuage et finissent ainsi
En la mer de métal, cette calme mer morte,
Où s’accumulent nos mémoires mortes.

Marqués au fer des moteurs de recherche, 
des hommes dont le moteur est la recherche
Au hasard les découvrent, à Alger, Bali ou même Paris !
Au hasard, oui, les ouvrent car jamais l’internet ne tarit.


Sur l’écran s’arrête un temps leur réel, instant où prend chair le virtuel,
N’y comprennent rien, peut-être sourient ? 
Puis repassent aux vraies choses, ainsi va la vie.

Dans ce réseau homérique du monde, 
Comme des prières, de ne pas répandre,
J’ai balancé des bouteilles à la mer
Qui restèrent privées (…) d’un destinataire.


lundi 3 octobre 2016

Moteur de ma Recherche


Sur les moteurs de recherche j’écris ton nom !

Je reconstitue ton parcours
Depuis que tu m’as quitté un jour
Et même sur Google tes coups de gueule !

Sur les moteurs de recherche j’écris ton nom !

Je guette tes traces numériques
Au gré de mon humeur nostalgique,
De toi ma belle d’épiques pixels.

Sur les moteurs de recherche j’écris ton nom !

Car l’on dit que les pages internet
Survivent aux êtres, s’interpénètrent,
Et que leurs liens recréent du lien

Sur les moteurs de recherche j’écris ton nom !

Mais j’n’aurais pas dû, puisque, au hasard
D’une page, j’ai perdu l’espoir
En vous voyant, toi, ton amant.

Moteur de ma recherche, j’ai crié ton nom !

Cette fenêtre dans mon cœur a planté
Son coin carré et l’a brisé,
Qu’il est dangereux de s’épancher sur ces fenêtres d’internet,

Sur ces fenêtres d’internet !