lundi 26 janvier 2015

Parfum de Flammes


Odeur…

Fade de la station d’épuration
Acre des usines d’incinération
Moisie de lapalissade cramoisie
Rouillée du fer du vieux grillage
Et transpirante des jardins ouvriers

Odeur…

Du goudron fondu par le soleil
Du gasoil des voitures crissantes
Du ballast chaud des attentes d’été
Des buissons chétifs et peu ardents
Et des lys rebelles, et sauvageons.

Odeurs…

De mauvaise herbe…
De mauvaise graine…
De chienlit vivace…
D’herbe-aux-perdus…
Des paniers à salade…
Des lance-roquette !

C’est là l’odeur de la banlieue,

Comme un parfum de flamme…



mardi 20 janvier 2015

Après dissipation des brumes matinales


Le soleil se porte pale aujourd’hui !
Lui d’habitude si rayonnant, oui,
Il se prend la tête des mauvais jours,
Celle où il voile sa face alentour,
Lorsqu'il fait grise mine peu accorte,
Quand sa propre lumière l’insupporte.

Il a du mal à se lever, matin !
Tout tourne autour de lui en ce matin.
Il est un peu rond d'hier, de ses ébats
Et il voudrait être au coucher, déjà.
Qu'il était bien dans son lit de nuages,
Ah ! Leur atmosphère ouatée et sage !

Couve-t-il jaunisse en préparation
Ou une de ses soudaines éruptions ?
Taquin, ne joue-t-il pas à cache-cache 
Ou la tête aux nuages, à cache-taches ?

Ou bien ne veut-t-il plus voir notre monde
Plein d’Illuminés qui tuent à la ronde
Sans l’ombre d’un doute à tort, de travers
Leurs semblables, à corps et à travers,
Où l’obscurantisme gagne et étreint
Lorsque l'esprit des lumières s'éteint ? 


lundi 12 janvier 2015

MémoireS de l'eau


Un homme au cœur pourtant desséché
Soudainement se met à pleurer
Lorsqu’il nous évoque ces violences,
Après cinquante ans d’un lourd silence.

Une femme à la peau craquelée
Pense aux chauds liquides qui coulaient
Au moment des étreintes physiques,
Des années après dans la clinique.

Une rose du désert recuit
Renaît, oui, de la dernière pluie,
Se souvenant qu'elle n'est pas morte
Lorsque l'eau du ciel lui fait cohorte.

Eaux de la mémoire,
Mémoires de l’eau !

lundi 5 janvier 2015

Argent comptant


L’épée sous la gorge, finies les conversions
Et les bûchers brûlants des rudes inquisitions !

Dans ce monde où l’Argent est une religion
Seule des devises compte la conversion.

Il est vrai que pour l’or, déjà fort indulgentes
Furent les religions en tintantes indulgences.

Pour ses infidèle le éternel purgatoire,
Quand sa sanction seule compte, objurgatoire !

Excommuniés par Lui tous les ex-communistes !
Sa Main Invisible broie, oui, ceux qui résistent.

Dans le Laissez-Faire que, dit-on, il régule
Né de tous nos désirs triviaux qui coagulent…