mardi 29 décembre 2015

La loi du grand nombre


Le monde est parcouru en bagages
Élégamment montés sur roulettes,
Glissant sur le bitume, bien sages,
Sans heurt, et comme sur des roulettes.

Terrassés les chemins malaisés
Car leurs roues n’aiment pas le gravier,
Disparus les sacs improvisés
Oui, place aux seuls sentiers valisés !

Finie donc l’aventure au hasard
Et à la roulette décidée,
L’Imprévu qui mène nulle part,
Les routes entreprises au sort des dés.

Terre que quadrille le gépéesse,
Où plus rien dans le flou on ne laisse,
Quand même jusqu’aux vaches épaisses

Montrent le Nord, dit-on, quand elles paissent !

lundi 21 décembre 2015

L’Espace du possible


La ligne d’horizon reste notre horizon.
Car vois-tu, rouge sang ou bien bleu horizon
Cet écrin des combats, cet enclos des passions
Est vers l’Illimité ligne en démarcation.

Sous une atmosphère de pression, tout en bas,
Au sol sommes cloués, comme un Tel sur sa croix,
Croix que l’on porte au dos, insigne gravité
Des choses, nous ôtant toute légèreté.

Mais de nuit cependant nous voyons les étoiles,
Astres munificents de folle magnitude !
Si fort, que l’on voudrait vers eux mettre les voiles.

Dès lors, pour ce plafond de verre éprouve l’Homme
Ce syndrome connu, mélangeant gratitude

Et vif ressentiment, que l’on dit de Stockholm.

lundi 14 décembre 2015

Presqu’Elle


D’abord, je veux autour de toi tourner, satellisé,
En orbites placé, par ton regard électrisé.

Là, sans penser errer en le vide
En apesanteur, long passage avide.

De toi m’approcher à distance solsticiale,
Prendre hauteur en zénith équinoxial.

En cette altitude prendre toute latitude
Et posément jouir de tes attitudes.

Puis longer, effleurer tes côtes,
Cabotin y faire du cabotage.

Enfin, en faim de toi, faire escale,
Fortes promesses de bacchanales.

Alors, au rythme cadencé de tes vertèbres
Le long de ta cordillère, descendre !

Au fond d’inexplorées forêts,
En tes troublantes tourbières m’entêter.

Passer tes isthmes étroits, en funambule,
Pour pénétrer tes détroits, Majuscules.

Me baigner de toutes tes eaux
Et sur ta peau couleur Neige,
Oui, glisser éternellement,

En dérive, incontinent !