lundi 26 décembre 2016

Caler (sur) une Date ?


Prévoir son mariage et la voiture rêvée,
L’achat des fiançailles, de sa bien-aimée,
Le sexe des enfants qui après s’ensuivront
Et jusqu’au papier-peint de leur chambre-éclosion.

Acheter un terrain pour y faire construire,
Meubler sur plans même, pour fixer l’avenir  !
Tout comme pour n’avoir pas à se faire face
On meuble de travail le vide et l’existence.

Tout bien anticipé, croire qu’on maîtrisait
Mais, un quelconque jour, pa-ta-tras, tré-pas-ser !
Et voir ces beaux projets à la trappe passer,
Seule improvisation qu’à vie l’on ait osé !

Mais, n’ayant pas pensé à choisir une tombe
Alors, se retrouver sous une stèle sombre
Qui d’être éternelle affiche la prétention
Bien que c’est pour trente ans qu’on l’a en concession !

Pas ce que l’on aimait, vraiment pas, comme style,
Un gros caveau marbré, indigeste et futile
Que notre famille a pris pour l’éternité

Et que jamais, jamais, l’on ne pourra quitter…


mardi 20 décembre 2016

Crash-Text


Jamais je n’ai eu qu’idées au gramme 
Alors que d’autres en ont à la tonne !
Indéchiffrables, c’est bien le drame
Pour même un Champollion qui détonne.

C’est pourquoi, quand je végète-à-rien,
Mon esprit, attaque carnivore,
Aime à détourner des mots de rien
De leur prédestination sonore.

Les retenant, pris comme en otage,
Testant leur souplesse et d’eux se jouant
Mais sans leur faire subir d’outrage,
Puis les propulsant…dans l’air du temps.

Là-bas, dans le silence des textes,
Droit sur les tours des pensées uniques
Il les soumet à un dur crash-textes
Loin de leurs conventions poétiques.

Avant, un jour, en récitation,

D’avec eux franchir le mur du son !

lundi 12 décembre 2016

(P)Rose du désert


Une vie semblable aux lignes en traits pointillés,
Allant de grands vides où l’envie s’en est allée
Aux instants intenses, où tu débordes de force,
Épousant la forme que prend le code Morse.

Quand les alizés d’hier, qui gonflaient ta voile
Et loin te transportaient, soudain mettent les voiles,
Te laissant assoiffé et privé d’eau potable,
Coi et prostré,  Homme en attente interminable,
Seul à ronger ton frein sans voir ni port, ni but
Et le cuir même au frein, comme atteint du scorbut.

Pareil à cette rose en le désert aride
Qui du beau temps lasse, prie la pluie, même acide !
Et dans l’intervalle n’a guère d’existence,

Offrant le spectacle de cette intermittence.

lundi 5 décembre 2016

D’une Lune L’autre


Je suis la plupart du temps dans la lune
Et dans mon quartier si peu éclairé,
Tous haletants des mâles tuent le temps
Sans jamais ne me faire de quartiers.

À l'heure où se montre le clair de lune
Ni l'éclairage jaune pâlissant
Qui rayonne du faible halo, les gêne
Ni même mes cris ! Etouffés, à peine.

Dans les caves, ombres fantomatiques,
Sur moi le trav, hybride lunatique,
Sans entraves, actifs en bande ils jouissent.

Puis, une fois rhabillés se réjouissent
De mon attitude, si impassible !
Qui leur permet tout, même l'impossible.

Si vu de mon ego tout m'est égal
Ces nuits noires auprès des bouches d'égout
Où je dois subir des choses peu légales
Laissent dans ma bouche comme du dégoût.

De jour, s'ils ne me jettent que des pierres,
Dans l'ennui des nuits me reconsidèrent
Moi qui de ces insoumis assouvis
Si bien l'envie, qu'ils en oublient leur vie.

Oui, vous avez compris je suis soumis !
Et dans l'obscurité, pour ces rebelles
Mon ombre dans la nuit est la plus belle.

C'est en cette zone de béton gris
Que j'évolue, gracieux ange interlope,

Cheminant, telle une étrange antilope.