lundi 24 février 2014

A l'est, du nouveau ?



Du monde entier semblable est l’aube au loin
Lorsqu’au matin un jour blême à l’Est point.

Après notre parenthèse enchantée
Elle éclaire des hommes arrosés
Dès le matin, de préoccupations,
Pris dans la toile des occupations.

Puis, sa brillance déchirant la nuit
Aveuglante, ne permet plus de voir
Ce que brièvement de nuit, le Noir
[Constellé de lueurs ou bien d’ennui]
Révélait à nos yeux écarquillés
Qu’un temps il avait pourtant décillés. 

lundi 17 février 2014

Plus bleu que le bleu de ses eaux



Regarde la Terre avec tes yeux, tes deux globes,
Dans le bleu de ses eaux, en plongée sur ce globe :
Que cette sphère alors prend un air pacifique
Quand d’elle tu ne vois qu’océan Pacifique !

Que de ce point la Terre a l’air de n’être qu’eau !
Calme est l’atmosphère que l’on voit de l’éther
Lorsqu’on laisse aux côtés les terres en danger.

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Ce bleu qu’elle renvoie apaise tous les mots
Alors que le brun-rouge des terres émergées
Secouées de combats durs et intestinaux,
Délimite à nos yeux le lieu du terre-à-terre.

Paradoxe étonnant révélé de l’espace :
Il faut que de nos vies disparaisse la trace
Pour qu’apparaisse en creux la vie de notre espèce.

Elle, qui tourne autour du sommeil
Après chaque coucher de soleil
Et puis, retourne autour du soleil
Après chaque coucher de sommeil…

lundi 10 février 2014

Rêves-parties



Toi,

Lorsque tu t’endors je te souhaite « Bon voyage ! »
Car voici que tu pars aux lointains paysages,
Passant les océans, survolant les montagnes
Pour rencontrer, là-bas, des peuplades en pagne.

Découvrant d’un œil neuf leurs étranges coutumes,
T’enivrant de parfums que l’odorat y hume,
D’idiomes gutturaux jaillissant de leurs corps,
Munis d’un passeport tes rêves embarquent aux ports.


Moi,

Combien plus quelconques se révèlent mes rêves
Qui me ramènent au vil réel, échappée brève
Quand même libérées, mes envolées psychiques
Sont force de rappel pareille à l’élastique.

De nuit mes songes ne créent que des lieux communs
Qui ne sont que ceux de ma banlieue de gamin,
Terrain vague où je croise des amis, piégés
Qui guère plus que moi ne purent en bouger.

…………………………………

Ainsi, loin, loin d’être comme les tiennes épiques
Que mes rêves-parties te semblent prosaïques !

Mais pourtant l’irréel, oui, nait de ce réel
Car ce qu’elles recréent n’est jamais vue fidèle.

Et l’étrange y surgit de par ces Je de pistes
Tout comme, vois-tu, ces toiles hyperréalistes.