lundi 21 juillet 2014

Un Talion d'Achille



Au Commandant Hugo Chavez

Si la mort à la guerre, à distance, et lâche
Est drone de drame qui n’ose pas l'approche,
Oui, petite frappe…qu'on dit chirurgicale,
Qui s'acharne aveugle, même sur l’hôpital.

Œil pour œil
Dent pour dent,
Deuil pour deuil.

L’amour, la tendresse et jusqu'à l’hilarité,
Naguère et aujourd’hui, par capillarité
Ne vont se diffusant bien que de proche en proche,
De mains en d'autres mains, voire de prêche en prêche.

De lèvres en lèvres
D’œil en œil,
De rêves en rêves.

mardi 15 juillet 2014

Vol de nuit

Faisant face à la mer, ici où sombre l'ombre,
Se dessine le rivage dans la pénombre.

L'eau réverbère les lumières qui s'épanchent,
Semblables à un collier côtier de perles blanches.

Là, clignent des phares en solitaire faction
À l'orée de l'incertaine liquéfaction.

Voici la frontière qui sépare la terre
De l'hémisphère, autonome de la mer.

Trace de sable, entre le stable, et le mouvant,
Séparant ton monde connu, de l'inquiétant.

Et silhouette de notre continent éperdu,
Dont la vue soulage le pilote perdu.

lundi 7 juillet 2014

Anticipations rationnelles au Tour de France

Lors d'une étape, les hommes échappés
Par-delà l'épate, de la télé,
Comme s’ils étaient pris dans une nasse
Se retrouvent en l'Équilibre de Nash.

Ils vivent dans leur chair, ces évadés
Le cruel Dilemme du Prisonnier.

Oui, de ces coureurs le commun espoir
Pour pouvoir se disputer la victoire
Est de creuser encor l’écart qui fond,
Fait d'avec le peloton, d'exécution.

Dont ils rompirent les rangs tout à l'heure
Et qui poursuit leur groupe à toute allure
Les tenant en une laisse invisible,
Inoffensifs, en la distance cible.

Or, chaque échappé, pour mieux respirer
Vampirise la roue d’un équipier
Qu'il suce, pour jouir de l'aspiration,
N’allant pas devant sans compensation.

Il sait qu'un partenaire parvenu
En profitera, le moment venu
Pour froidement lui voler sa victoire
Et chaudement s'envoler vers la gloire.

Pour pouvoir gagner la lutte finale
Chaque échappé ménage sa pédale,
Nul ne voulant travailler pour l'honneur
Ni passer à côté d'un grand bonheur.

Et leur écart fond de façon sensible
Car ensemble tout devient impossible !

Oui, c'est pourquoi ils passent à la trappe,
Non car le peloton mou les rattrape
Mais parce qu'ils ont trop anticipé
Leur victoire et la ligne d'arrivée.
……………………………………………
Comme morale à cette fable pour sportifs
S'entrevoit rien de moins que le monde actuel
Où libéré, l'intérêt individuel
N'entraîne pas toujours le Bonheur collectif.

Au sein duquel certains, mus par l'avidité
Ne s'estiment aucun dû envers la Société,
Aveuglés par l'orgueil sans voir plus loin, disons…
Que le bout racorni de leur petit guidon !