Crever les écrans
Sur
la cour ou la rue, ouvertes sur la vie,
C’est
par les fenêtres que la lueur surgit.
Mais
c’est par elles que, protégés par les vitres
Certains
voient s’activer un monde qu’ils évitent
Et
que l’agitation jamais n’a vivifiés,
Restant
à distance, tout comme vitrifiés.
Un
monde dont ils fuient les funestes outrages
Quand
insonorisé par les doubles vitrages
Et
privé de tous bruits il semble menuet,
Aussi
inoffensif qu’un lointain film muet.
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Mais
d’autres fenêtres, celles de l’internet
Derrière
notre écran sans bouger nous permettent
De
voir sans les toucher de très étranges anges
Caressés
du clavier du bout de nos phalanges.
Comme
en les premières le vertige nous guette
Lorsque
l’on s’épanche de trop à ces fenêtres.
Risquant,
défenestrés par notre ordinateur
Qu’il
nous plante ses coins carrés en plein le cœur
Puis
de finir noyés, pris dans le haut débit
Où
va sombrer l’esprit dans l’océan des bits.
Insondable
océan du monde numérique
Qui
court dans le canal des lignes électriques.
Là
où, vois-tu, nos frénétiques compulsions