lundi 15 août 2016

Le Grand Paris


Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Dans le piémont des murs de la capitale,
L’envers du décor, l’anarchie totale,
En marge de votre centre fier et sûr
Mais là où l’Homme redevient la mesure.

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Où se dissout la métropole lisse,
Votre orgueil de cité Métropolis,
Tant l’air de la ville qui vous rend libres,
Tant l’air de la ville  vous rend ivres !

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Parmi les entrepôts car vous devez manger,
Les affiches car vous devez consommer,
Les tours-dortoirs car il nous faut dormir
Et les cimetières car il faut bien mourir !

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Où le Beau est mort, tout est fonctionnel,
Où les grues griffent notre horizon, notre ciel,
Girouettes étranges qui montrent le sens du vent
Comme les fumées d’usines en s’échappant.

Je suis le marginal,
Je vis où finit votre ville

Sur le grand cahier, dans la marge
De votre ville où tout est cris,
De votre ville où tout s’écrit,
Je crie ce texte de la marge,

On crie ce texte de la marge !