lundi 10 février 2014

Rêves-parties



Toi,

Lorsque tu t’endors je te souhaite « Bon voyage ! »
Car voici que tu pars aux lointains paysages,
Passant les océans, survolant les montagnes
Pour rencontrer, là-bas, des peuplades en pagne.

Découvrant d’un œil neuf leurs étranges coutumes,
T’enivrant de parfums que l’odorat y hume,
D’idiomes gutturaux jaillissant de leurs corps,
Munis d’un passeport tes rêves embarquent aux ports.


Moi,

Combien plus quelconques se révèlent mes rêves
Qui me ramènent au vil réel, échappée brève
Quand même libérées, mes envolées psychiques
Sont force de rappel pareille à l’élastique.

De nuit mes songes ne créent que des lieux communs
Qui ne sont que ceux de ma banlieue de gamin,
Terrain vague où je croise des amis, piégés
Qui guère plus que moi ne purent en bouger.

…………………………………

Ainsi, loin, loin d’être comme les tiennes épiques
Que mes rêves-parties te semblent prosaïques !

Mais pourtant l’irréel, oui, nait de ce réel
Car ce qu’elles recréent n’est jamais vue fidèle.

Et l’étrange y surgit de par ces Je de pistes
Tout comme, vois-tu, ces toiles hyperréalistes.