Transports amoureux
Parfois
mon train, en glissant sur ses rails
En
rattrape un autre en tout point pareil.
Dans
le vacarme, avançant de concert
Leurs
rames s'écartent puis se resserrent,
Dangereusement
d'un coup se collant,
Pour
s'éloigner définitivement.
Alors,
elles lancent un cri strident
Lorsqu'elles
n'ont plus la même vitesse
Ou
qu'entre elles un obstacle se dresse.
Ces
deux trains s'acheminent identiques
Aux
soubresauts autrefois cahotiques
De
notre vie de couple, chaotique :
Tous
deux en parallèle convolâmes,
Le
long des belles années cheminâmes
Avant
qu'en vain, impuissants l'on ne voie
Pour
toujours s’écarter nos deux convois.
Pourtant,
sans agir nous laissâmes choir
Pour
ne pas qu'un jour la date butoir
N'arrive
où, sans même crier gare
Notre
histoire eut fini dans le heurtoir.
Puis
chemin [de fer] faisant je vis l'Autre !
Qui
m’eût dit qu'un train en cachait un autre ?
Et
voici que s'ouvre La perspective
D’être
happé par cet amour, belle esquive !
Et
d’aiguiller avec entrain et zèle
Sur
sa ligne de fuite aux yeux nouvelle.
Depuis
cet instant l'espoir me motive,
Moteur
de ma vie, et locomotive.
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