lundi 23 septembre 2013

Le chêne royal et le frêne communiste

En le parc de Versailles s’élevait la masse
De chênes de race abris des chasses de race,
Pluricentenaires et croissant à gestes lents
Le front haut vers l’azur, augustes et triomphants,
Jardin à la française, voulu par Le Notre
Qui jamais cependant ne fut vraiment le nôtre.


















Juste à vol de moineau, en terres communistes,
Sur des sols pollués, gravas des cités tristes
Était le parc de la Courneuve en no man’s landes,
Gagné sur des terrains qui étaient à revendre
Où des frênes chétifs et de race bâtarde
À croissance rapide, s’enracinaient en hardes.














Or en mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf,
En la nuit de Noël passa un ouragan
Et les chênes de l’ouest, où l’air est élégant
Patatras, se brisèrent ! Mais pas les frênes neufs !

Treize ans plus tard flotte un vert parfum de sous-bois
Dans le parc qu’éventre l’autoroute du nord
Tandis qu’à Versailles, où souffla le vent fort,
En première ligne s’est déplumé le bois.

 













Morale :

Morts les arbres royaux, drue décapitation
Cependant que la roture laissée sur la bordure
Croit et se multiplie sur les débris impurs…
Vent-gence ironique, énième Révolution !