Chaînes Premières
Leurs aiguilles
orientées vers un unique pôle,
Je vois les
antennes identiques à des boussoles
Qui indiquent à nos
yeux le grand Nord médiatique
Pour capter dans
les airs l’invisible trafic.
Sur nos toits, à
côté des noires cheminées,
Echouent sur leurs
arêtes les ondes acheminées.
Puis leurs grilles
tremblent de frissons, magnétiques
En l’instant
transmutés en pulsions, électriques.
Des feux de Saint-Elme
éclairent la nuit ces mâts,
Soumettant nos
foyers à l’ardent audimat.
Là, les
téléviseurs, ces précepteurs de fer,
Sans cesse
ressassent ce qu’il est bon de faire,
Annonciateurs du
temps des cerveaux disponibles,
Où seront nos
cerveaux rendus indisponibles.
Tant la loi des
séries, ce crash continuel,
Jour après jour, forge
notre vue du réel
Et met en sommeil
la plus vive intelligence
Que fascine toujours,
cependant, l’indigence.
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