mardi 4 novembre 2014

Premières Chaînes


Leurs aiguilles orientées toutes vers un seul pôle,
Je vois les antennes identiques à des boussoles
Qui indiquent à nos yeux le grand Nord médiatique,
Captant par les voies d’air l’invisible trafic.

Aux cotés sur nos toits des noires cheminées,
Sur leurs arêtes échouent des ondes acheminées
Et leurs grilles tremblent de frissons magnétiques
Dans l’instant transmutés en pulsions électriques. 

Des feux de Saint-Elme éclairent de nuit ces mâts,
Soumettant nos foyers à l’ardent audimat.

Là, les téléviseurs, ces précepteurs de fer,
Sans cesse ressassent ce qu’il est bon de faire,
Annonciateurs du temps des cerveaux disponibles
Où seront nos cerveaux rendus indisponibles.


Tant la loi des séries, ce crash continuel,
Forge jour après jour notre idée du réel,
Plongeant dans le sommeil la vive intelligence
Cependant fascinée, toujours, par l'indigence.