De Profundis (Ô, mer, appareillons)
Qui a bien pu dire
que poussière nous serions
Et grains de
poussière nous redeviendrions ?
Car d’eau nous sommes
faits ! Et eau redevenons !
C’est le cycle et la
roue de l’eau, où nous tournons
Et lorsqu’on monte
au ciel, dit-on, après la mort
C’est dans un
nuage…puisque tout s’évapore.
Un jour, quand tombent en pluie les trépassés, la mer
En boit les molécules
en ses gouffres amers
Où sa forte
pression, réputée si terrible
Les recombine,
pour les rendre atomes libres
Dans le sein froid
de ses profondeurs insondables
Où éternellement
leur ennui sera calme.
Un jour, cette eau
salée, comme autrefois leurs larmes,
Débordante de
gouttes et d’un vain vague à l’âme,
Revient, ressurgissant
comme en résurrection
Sur la rive des
terres où était leur maison,
Qu’elle vient caresser
en incessant ressac
Sous la lueur pâle
aux lunes mélancoliques.
Ou, tempétueuse, une
lame s’élance !
Main de mer
houleuse, peut-être en souvenance
Du quotidien de leur
humanité grouillante,
De feu la violence,
et des guerres sanglantes,
Violemment s’en
revient ! En frappant la jetée
Avant d’être
encore (…) et toujours rejetée.
Souviens-t-en, voyageur
qui navigues au soleil
Dans l’azur
triomphant aux lumières vermeilles,
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