Pas sage obligé
Petite,
voici que tu atteins l'âge
Où
tu en as vraiment assez du lait.
Un
désir soudain d'arômes moins sages
Aux
saveurs davantage acidulées
Que
tu ne connais certes pas encore
Mais
dont tu pressens l'envie, prend ton corps.
Envolée
l'insouciance de l'enfance
Qui
jamais ne rime avec innocence,
Oui,
voici que survient l'adolescence
Et
ses sensibles soucis d'apparences.
Toi,
toute novice recrue des sens
Tu
contemples ta continue croissance,
Spectatrice
d'une recrudescence
Que
tu voudrais freiner et maîtriser…
Mais
qui se poursuit, de gré ou de force
À
l'image des seins qui ont poussé
Sans
que tu y agrées, sur ton torse.
La
zone de tous les dangers s'avance !
Pour
qu'en toi tu puisses prendre confiance
Il
te faudra passer bien des écueils
Comme
celui de créer ton propre blog
Que
tu nourriras d'intimes dialogues.
Ils
ne seront pas forcément très sages
Et
sans doute y mettras-tu des images
De
têtes de mort, ou de noirs cercueils
Auprès
de cœurs, de loirs et d'écureuils.
L'écoute
des chanteurs sur ton I-pod
Autant
que le port de jean taille basse
Exposant
ton nombril à marée basse
Seront
des passages obligés commodes
Afin
que tu te fondes dans la masse.
Mais
je sais bien, paradoxe charmant,
Qu'un
jour contre toute attente, vraiment,
Naîtra
de ce conformisme effréné
Ta
véritable adulte identité.
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