J'ai croisé l'homme qui transforme le plomb en or
Il tient un stand
de tir aux ballons dans la fête foraine
Où volent au gré
d'un maigre ventilateur des baudruches
Que des badauds
armés d'une carabine, mais sans haine,
Abattent pour
repartir avec, peut-être, une peluche.
Enfants et adultes
visent les ballons avec aplomb,
Souvent les ratant,
en explosant deux d'une seule touche
Et payent encore
et encore pour avoir un rab de plombs,
Ces petites mitrailles
qui feront les grandes cartouches.
Dans la poche se
mêlent les plombs et les pièces sonnantes,
De cet homme qui depuis
des années vit dans ce décor,
Qui a tout vu,
oui, même des choses des plus détonantes,
Ce philosophe
inconnu, qui transforme le plomb en or.
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