Électriques Cités
Coulent les
électrons, tout comme l’eau,
De source
électrique dans le réseau,
Plus ou moins,
entre les puissants dipôles,
S’en allant
nourrir la mégalopole.
Futiles ils
lutinent, tels des abeilles
Sans que nul guère
ne s’en émerveille,
Bougeant au gré
des recombinaisons,
Sans bruit, juste
en subtile vibration.
À distance ils
créent un champ magnétique
Qui tourne autour
des câbles électriques,
Auréoles en l’air
que l'on cherche en vain
Semblables à celles de nos saints chrétiens.
Les câbles, qu’ils
traversent au pas de charge,
En leur milieu
ploient sous les lourdes charges,
Tenus au bout par
de grands bras de fer,
Comme ces traînes
que les mariées serrent.
Raides, ces
pylônes, avec élégance,
Les supportent dans tous les champs de France,
Striant le vert de
leur ligne filiforme
Tandis qu’à leur
pied pousse une herbe informe.
Leur réseau se
dirige vers le Centre
Et, vus de dessus,
ils pourraient bien être
Tels des rayons,
radiants et métalliques
De nos radieuses cités magnétiques.
Ces villes qui attirent, nuit et jour,
Parce que, constamment, depuis toujours,
Identiques, oui, à
un énorme aimant,
L’Homme s’y sent
libre, énormément.
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