lundi 6 mars 2017

Électriques Cités


Coulent les électrons, tout comme l’eau,
De source électrique dans le réseau,
Plus ou moins, entre les puissants dipôles,
S’en allant nourrir la mégalopole.

Futiles ils lutinent, tels des abeilles
Sans que nul guère ne s’en émerveille,
Bougeant au gré des recombinaisons,
Sans bruit, juste en subtile vibration.

À distance ils créent un champ magnétique
Qui tourne autour des câbles électriques,
Auréoles en l’air que l'on cherche en vain
Semblables à celles de nos saints chrétiens.

Les câbles, qu’ils traversent au pas de charge,
En leur milieu ploient sous les lourdes charges,
Tenus au bout par de grands bras de fer,
Comme ces traînes que les mariées serrent.

Raides, ces pylônes, avec élégance,
Les supportent dans tous les champs de France,
Striant le vert de leur ligne filiforme
Tandis qu’à leur pied pousse une herbe informe.

Leur réseau se dirige vers le Centre
Et, vus de dessus, ils pourraient bien être
Tels des rayons, radiants et métalliques
De nos radieuses cités magnétiques.

Ces villes qui attirent, nuit et jour,
Parce que, constamment, depuis toujours,
Identiques, oui, à un énorme aimant,

L’Homme s’y sent libre, énormément.