Le Chêne Royal et le Frêne Communiste
Dans le parc de
Versailles s’élevait la masse
De chênes de race,
abris de chasses de race,
Au front haut vers
le ciel, augustes et triomphants,
Multicentenaires et croissant à gestes lents.
Multicentenaires et croissant à gestes lents.
Jardin à la
française voulu par Le Notre
Qui jamais
cependant ne fut vraiment le nôtre.
Juste à vol de
moineau en terres communistes,
Sur des sols
pollués, gravas des cités tristes
Le parc de
la Courneuve était un no man’s landes
Gagné sur des
terrains qui n'étaient qu'à revendre.
Là, des frênes
chétifs et de race bâtarde
À croissance
rapide, s’enracinaient en hardes.
Or en mille neuf
cent quatre-vingt dix-neuf,
La nuit de la Noël
passa un ouragan.
Les vieux chênes de
l’ouest, où l’air est élégant
Patatras, se
brisèrent, mais pas les frênes neufs !
Vingt ans plus
tard, il flotte un parfum de sous-bois
Dans le parc
qu’éventre l’autoroute du nord
Tandis qu’à
Versailles, le vent soufflant très fort
En première ligne a détruit le bois du Roi.
Morale :
Morts les arbres
royaux, par décapitation
Tandis que la
roture, elle, sur les bordures
Croit et se
multiplie sur les débris impurs.
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