lundi 2 novembre 2015

Le Chêne Royal et le Frêne Communiste


Dans le parc de Versailles s’élevait la masse
De chênes de race, abris de chasses de race,
Au front haut vers le ciel, augustes et triomphants,
Multicentenaires et croissant à gestes lents.
Jardin à la française voulu par Le Notre
Qui jamais cependant ne fut vraiment le nôtre.

Juste à vol de moineau en terres communistes,
Sur des sols pollués, gravas des cités tristes
Le parc de la Courneuve était un no man’s landes
Gagné sur des terrains qui n'étaient qu'à revendre.
Là, des frênes chétifs et de race bâtarde
À croissance rapide, s’enracinaient en hardes.

Or en mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf,
La nuit de la Noël passa un ouragan.
Les vieux chênes de l’ouest, où l’air est élégant
Patatras, se brisèrent, mais pas les frênes neufs !

Vingt ans plus tard, il flotte un parfum de sous-bois
Dans le parc qu’éventre l’autoroute du nord
Tandis qu’à Versailles, le vent soufflant très fort
En première ligne a détruit le bois du Roi.

Morale :

Morts les arbres royaux, par décapitation
Tandis que la roture, elle, sur les bordures
Croit et se multiplie sur les débris impurs.
Vent-gence ironique, comme une Révolution !