dimanche 3 juillet 2016

Galaxies Terrestres



Voyageur de la nuit, de ville en ville j’erre,
Galaxies de lumière aux bras tentaculaires
Magnanimes en magnitude lancée dans l’air
Où la surbrillance en vifs noyaux s’agglomère.

Ces villes-lumières me semblent être en fusion,
Qui progressivement s’étalent aux environs
Telles un magma ardent de braises rougeoyantes
Rejoignant même un jour la ville adjacente.

Feux rouges s’épanchant ou blancs qui se malaxent,
Leurs routes à l’approche dessinent de grands axes
Nimbées de halos qui troublent la parallaxe.

Lueurs horizontales de leurs beaux quartiers
Alignées comme il faut, sages et coordonnées,
Éclairant la pierre meulière halogénée.

Verticales sont celles de leurs grands ensembles
Aux péri-fééries qui à rien ne ressemblent,
Disparates en teinte et n’allant jamais ensemble.

Dans la nuit profonde feux et foyers y brillent
Et de loin dans l’air chaud je les vois qui scintillent
Comme blanche neige qui tombe sur ces villes.

Oui, leur lumière rend visible la noirceur,
Ainsi que leur moiteur sensible la fraîcheur
De nos sombres forêts dont la masse fait peur,
Pour un temps oubliées des maires et promoteurs.

Pareilles à des trous noirs, toutes de gravité,
A tous les transfuges rejets de ces cités,
A tous ceux que la ville a pris en cécité

Elles offrent refuge, en leur douce obscurité.