lundi 22 février 2016

Transports Amoureux


Parfois le train, en glissant sur ses rails
En rattrape un autre en tout point pareil.
Dans le vacarme, avançant de concert,
Les rames s'écartent puis se resserrent,
Langoureusement d'un coup se collant,
Pour s'éloigner, définitivement.

Alors, elles lancent un cri strident
Lorsqu'elles n'ont plus la même vitesse
Ou qu'entre elles un obstacle se dresse.

Ces deux trains s'acheminent identiques
A notre vie de couple chaotique.
Tous deux en parallèle convolâmes,
Le long de belles années cheminâmes,
Avant qu’un jour, impuissants l'on ne voie
Pour toujours s’écarter nos deux convois.

Pourtant, sans agir nous laissâmes choir
Pour ne pas qu’arrive la date butoir
Où l’amour eut fini dans un heurtoir.

Puis, chemin [de fer] faisant, je vis l'Autre !
Qui m’eût dit qu'un train en cachait un autre ?
Et voici que s'ouvre la perspective
D’être happé par cet amour, belle esquive !
Et d’aiguiller avec entrain et zèle
Sur cette ligne de fuite nouvelle.

Depuis cet instant l'espoir me motive,

Moteur de la vie, et locomotive.