Rouge à Rêves
Je suis le Père
Noël
Du comité du
personnel,
Je joue ce jeu
pour la joie
Et l’esprit
collectifs.
De loin on
m’aperçoit
Avec ma boule de
tifs.
D’habitude dans
cette usine
Je bosse dans les
cuisines
Mais quand
j’prends mon rouge à rêves,
Mon air bonhomme
et mièvre,
Alors, durant ce
boulot d’un jour
On m’voit sous un
nouveau jour.
Sous les jaunes
projecteurs
Je suis le rouge
protecteur !
J’éparpille des
papillotes
Prises la main
dans le sac.
Avec sur le dos
cette hotte
Qui me cache,
guère de trac !
Les tout-petits
encore y croient,
Les plus grands,
déjà rebelles,
Avec attention me
dévisagent
Et tirent ma barbe
à papa Noël.
D’autres, qui ont
passé l’âge,
Me renvoient un
air narquois.
Je reçois des
commandes
Et je fais des
réprimandes
À ceux qui ne
furent pas sages.
Je fais de belles
promesses
Qui jamais ne
m’engagent
À de petites
princesses.
À travers mes gros
sourcils
Je devine de
jolies mères
Aux fines formes
graciles
Et aux yeux de
Chimère.
Pour elles
ardemment je brûle
De passer par la
cheminée
Afin de m’offrir
en cadeau,
Enrubanné et
enturbanné.
C’est pourquoi
quand j’enlève mon déguisement
Je me sens vide, en
cellule de dégrisement.
Car pour moi qui
étais le Père Noël,
C’est le dur moment
où je perds Noël…
Pour revenir à mon
existence banale,
Pour revenir à mon
existence bancale.
<< Accueil