lundi 30 novembre 2015

Ruche-Hour


Je pénètre un entrepôt devenu vide

Vide des hommes, et de leur sueur,
Du bruit assommant des machines hurlantes,
De toute cette ruche bourdonnante
Qu’on y voyait à l’heure du rush-hour.

Vide du travail, fait, vécu, ah la chaîne !
Qui leur vie durant les avait asservis
Mais vide aussi, des entraides en chaîne,
Cet entre potes aimant qui les servît.

Sa localisation d'antan, rigide
Est un zéro absolu, ensemble vide,
Faute aux délocalisations aux marges
Car la production a pris le grand large
En même temps que les machines
Vers de lointaines et menaçantes Chines.

Ici désormais seules des abeilles,
Ultime, oui, Communauté, veillent
Au sein de leurs ruches, industrieuses,

Ainsi que quelques mouettes, crieuses.