lundi 9 mars 2015

Le Coma des Mortels


En un instant nous nous sommes endormis,
Droit vers les oniriques paradis
Puis, tels deux ballons gonflés à l’hélium
Nous avons quitté la terre des hommes.

En plein noir, aux vitesses des lumières,
Nos cils lourds sont tombés sur nos paupières
Comme ces nuits soudaines à l’équateur
Et nous avons volé vers les hauteurs.

Là, bien loin des terrestres tentations
Avons lévité en sustentation,
En l’éther, oui, ce lieu où nos rêves errent,
Même irrévérencieux, que je révère.


Vers là, où sont si basses les pressions
Qu’elles chassent de nous toute dépression,
En apesanteur, là où le cerveau,
Futile est aérien tel un cerceau.
…………..
Mais de ton réveil la sonnerie brève
De sa plainte acérée, même pas en rêve,
Creva la bulle des spéculations
En laquelle nous surévoluiions.

Nous tirant de ce coma des mortels,
Écrasés sur Terre, lourds de sommeil,
Vers ces si fortes pressions qui, la vache !

Nous plaquent sur le dur plancher des vaches.