Planète des Songes
Constamment l’on
peut voir les vivants pour leurs morts
Qui sur l’autre
rive doivent gagner le port,
Être pleins de
vive affrétée sollicitude
Tant ils voient
qu’infinie devient leur solitude.
Aux blanches
cliniques, des jeunettes graciles
Au moment
critique, avenantes et faciles,
Dégorgeantes de
vie, assèchent les sueurs
Et pallient à leur vie, les langeant de suaires.
Puis aux cimetières,
sous le rude soleil
De jeunes hommes
rieurs, dans la clarté vermeille,
S’en s’épargner
peine, à force de durs coups
Creusent en la
terre d’oblongs et profonds trous.
Enterrant ces
ci-gît pour que, sis sous la pierre
Sous l’ombre des
soucis, à six pieds sous la terre,
De feus-là qui souffrirent
L’on n’ait plus
rien à dire.
Ceci fait, plus
lourd que le marbre, vient l’oubli,
Oui, juste
interrompu par moments dans la nuit
Par l’envol affolé
D’incertains feux
follets.
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