Entropique du cancer
Les
villes me semblent un très insidieux cancer
Qui
lentement s’accroît et même prolifère,
Aux
cellules grises qui grignotent le vert
Et
puis sans rémission, en silence prospèrent.
Tout
comme des tumeurs, diligentes et malignes,
Obscurément
maillées par un réseau de lignes
Où
courent en vitesse tant de vies qui s’enfuient
Elles
ne s’activent vraiment que dans la nuit.
Là,
d’apprentis sorciers, des bâtisseurs d’en-pire
Transmutent
en pierre leurs royaumes et empires
Donnant
à nos rêves les plus fous consistance
Par
ces excroissances privées de cohérence.
Leur
viabilisation tue l’herbe d’élevage,
Précédée
de routes, ces mauvais présages
Qui
irréversiblement conduisent au mitage
Rejoignant
même un jour le lointain ermitage.
Zones
d’activité que l’on dénomme parcs,
Abris
de ces temples où les marques se démarquent,
Éparpillés
le long de ces grises rocades
Derrière
lesquelles nos vies se barricadent.
Oui,
leurs casemates d’autres humains nous isolent
Sur
nous se refermant comme des camisoles
Qui
ne crèveraient bien qu’à coups de bulldozers,
Mais
ce geste espéré nul d’entre nous l’osèrent.
Quand
signera-t-on donc une vraie convention
Pour
arrêter un jour leur prolifération ?
Et
dans leurs documents de rigide urbanisme
Insèrera-t-on
des rudiments d’humanisme ?
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