Mettre au carré
Montée progressive et jamais trompeuse
Annonçant la Cité, immense et irradieuse…
À l’approche des grandes agglomérations
De nuit, l’éclairage [ô désespoir !], au ciel
Redonne une teinte orange plutôt que noire
Etiolant à nos yeux la superfétatoire
Lueur des étoiles, rendue superficielle.
À l’approche des grandes agglomérations
Si courantes en banlieue les crues pierres meulières
Cèdent, bon gré mal gré, place à l’armé béton
Quand baissent pavillon les maisons particulières
Face aux grands immeubles, cernées par leurs cloisons.
Dans les grandes agglomérations
Dans la parcimonie se perd toute harmonie !
Pourchassée, l’espèce espace craint pour sa vie
Et les mètres carrés, cotés, sont surcotés
À mesure où devient la surface comptée.
Dans les grandes agglomérations
En leur cœur où la surface n’est plus qu’utile
Nul n’a plus de place si on le croit futile
Et le mètre carré s’élève en mètres cubes
Car l’air de rien l’air procure de l’aire en tube.
Dans les grandes agglomérations
Dans leur quotidienne et subie promiscuité
Que des phalanstères de Fourier agglomèrent,
Les êtres font mine de ne plus se quitter…
Mais leur for intérieur conserve leurs mystères.
Dans les grandes agglomérations
Si tous les bâtiments prennent de la hauteur,
Emmurant les Hommes de casemates grises,
Eux vont se mettre au vert en leur matière grise,
Trouvant un refuge en cet Ailleurs protecteur.
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