La Production Automobile Française
Il faut les voir,
les bouchons parisiens,
Les matins de
soleil hurlant, ou serein
Pour comprendre la
passivité des miens.
Là, des êtres
restent des heures durant
En cet auto-stop
où nul on ne prend,
Calmement, à
passer les vitesses
Sans jamais ne prendre
de vitesse.
Les guimbardes et
les modèles puissants
Y tournent au
ralenti, égalité d’un temps !
Il faut faire la
file indienne, c’est ça ou rien,
Où est le temps quand
on jouait aux indiens ?
L’habitude est
prise, matinale,
Et dans ces prisons
de métal
Indolents ils
patientent sans mal.
Certaines se
maquillent en hâte
D’autres encore refont
leur cravate,
Tous écoutent la
radio qui les soulage
En leur susurrant
qu’il y a embouteillage.
Surtout, surtout,
ne pas craquer !
Planter là sa
voiture, voyons, personne ne le fait !
Il y a le travail
qu’il y a à aller,
Il y a le crédit
qu’il y a à payer.
Et puis, Et puis…cela
créerait un embouteillage !
Dis, après être
ainsi passés à ce laminoir,
Ce rouleau
compresseur, ce moderne Assommoir,
Tous les jours, les
semaines à ce même poste,
Crois-tu encore
que peut rester la révolte ?
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