Mineur de Front
En ligne de mire quand
j’ai rimes, et lignes,
Soulevant en
passant des poussières malignes,
Alors, profond je
vais, la lumière à mon front,
Descendre en mon
esprit, comme un mineur de fond.
Piochant à
l’aveugle et cherchant la riche veine
Dans mes noirs
souvenirs, avec un peu de veine
J'arrive à extraire quelques idées exsangues
Qu'encor je
dégrossis de leur grossière gangue.
Je les étaye tant
bien que mal, effrontément
Pour éviter (coup
de grisou !) l’effondrement
Des châteaux de
cartes de ces pensées fugaces
Et sur place pesant
leurs mots à la balance.
Dans la lumière
crue où vaguement il vibre,
Ciselées puis
polies je rends alors brillantes
Ses toutes
multiples et abstraites facettes.
Ces réflexions ne
sont pas un quelconque strass
Aux lueurs furtives,
ces parures du stress
Mais l’ardue
matière, authentique et fossile
Qui ne fut jamais de
ma pensée le faux cil.
Tout en n’oubliant
pas que le plus pur diamant
N’est que du
carbone, qui dégage en brûlant
De la chaleur,
certes mais de noires fumées,
Toujours
anxiogènes et peu oxygénées !
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