lundi 24 mars 2014

La vie [droit] devant soi


          Je les vois jeunes encore et bien portants
Mais certaines fois pourtant je m’étonne
Que la vie droit devant soi traversant,
Déjà de si peu de choses ils s’étonnent.

Aveugles à ce qui s’offre à leur côté
Jamais ils ne s’émerveillent sans peur
Ni ne s’autorisent des à-côtés,
Rien ne venant réveiller leur torpeur.

Une vie qu’ils parcourent comme un songe,
Décor de western propice aux mensonges
Où ne leur autorisent leurs œillères
Que de rapides œillades buissonnières.

Oui, leur route est tracée sur parchemin,
Celle même où, droits sur leur droit chemin
Confortables ils se calent dans l’ornière
Qui les guide à la seconde dernière.

lundi 17 mars 2014

Révolution copernicienne à l'adolescence



Enfants, nos deux parents sont tels les centres fixes
De ce monde étrange qu'au loin nous percevons,
Monde qui tourne autour de ces soleils en rond,
Surhommes tout-puissants dans notre esprit prolixe.

Ils sont valeurs-refuges aimant,
Géniteurs et étalons-or
Tout contre lesquels on s’endort
Qui calment nos rages de dents.

Une fois adultes et univers d’expansion
Nous nous éloignons d'eux qui d'eux-mêmes s'en vont
Dans l’éteinte banlieue aux galaxies sans nom
Du monde productif dans lequel nous vivons.

Ce monde, nous pensions petits qu’ils maîtrisaient
Mais ils le subissaient…comme nous désormais !
Valeurs au flottement, oui, généralisé,
Les voici à nos yeux bien démonétisés.

Et lancinante alors est la rage dedans
Qu'à grand-peine apaisent les dimanches émollients.





lundi 3 mars 2014

Entropique du cancer



Les villes me semblent un très insidieux cancer
Qui lentement s’accroît et même prolifère,
Aux cellules grises qui grignotent le vert
Et puis sans rémission, en silence prospèrent.

Tout comme des tumeurs, diligentes et malignes,
Obscurément maillées par un réseau de lignes
Où courent en vitesse tant de vies qui s’enfuient
Elles ne s’activent vraiment que dans la nuit.

Là, d’apprentis sorciers, des bâtisseurs d’en-pire
Transmutent en pierre leurs royaumes et empires
Donnant à nos rêves les plus fous consistance
Par ces excroissances privées de cohérence.

Leur viabilisation tue l’herbe d’élevage,
Précédée de routes, ces mauvais présages
Qui irréversiblement conduisent au mitage
Rejoignant même un jour le lointain ermitage.

Zones d’activité que l’on dénomme parcs,
Abris de ces temples où les marques se démarquent,
Éparpillés le long de ces grises rocades
Derrière lesquelles nos vies se barricadent.

Oui, leurs casemates d’autres humains nous isolent
Sur nous se refermant comme des camisoles
Qui ne crèveraient bien qu’à coups de bulldozers,
Mais ce geste espéré nul d’entre nous l’osèrent.

Quand signera-t-on donc une vraie convention
Pour arrêter un jour leur prolifération ?
Et dans leurs documents de rigide urbanisme
Insèrera-t-on des rudiments d’humanisme ?

Les bruits-âges de la vie

Bruit des enfants le matin Au petit déjeuner, Leur gazouillement festif ! Quand s’annonçait la journée, rayonnante. Bruit des adultes le mid...