Le chêne royal et le frêne communiste
En
le parc de Versailles s’élevait la masse
De
chênes de race abris des chasses de race,
Pluricentenaires
et croissant à gestes lents
Le
front haut vers l’azur, augustes et triomphants,
Jardin
à la française, voulu par Le Notre
Qui
jamais cependant ne fut vraiment le nôtre.
Juste à vol de moineau, en terres communistes,
Sur
des sols pollués, gravas des cités tristes
Était
le parc de la Courneuve en no man’s landes,
Gagné
sur des terrains qui étaient à revendre
Où
des frênes chétifs et de race bâtarde
À
croissance rapide, s’enracinaient en hardes.
Or en mille neuf cent quatre-vingt dix-neuf,
En
la nuit de Noël passa un ouragan
Et
les chênes de l’ouest, où l’air est élégant
Patatras,
se brisèrent ! Mais pas les frênes neufs !
Treize
ans plus tard flotte un vert parfum de sous-bois
Dans
le parc qu’éventre l’autoroute du nord
Tandis
qu’à Versailles, où souffla le vent fort,
En
première ligne s’est déplumé le bois.
Morts
les arbres royaux, drue décapitation
Cependant
que la roture laissée sur la bordure
Croit
et se multiplie sur les débris impurs…